Galerie L’Antilope, Lyon, 15 déc. 2018 – 28 févr. 2019
Exposition personnelle.
Personal exhibition.

À l’ère du numérique et de son exponentielle progéniture infographique, il est réjouissant de constater combien le rapport physique au support inspire et, plus encore, l’exigeant exercice de la taille directe, ce chemin du « sans remords ». La carte à gratter est de ces supports ultimes, dont l’exercice peut s’apparenter au dessin de gravure. Un travail à plat, donc, semble-t-il. L’oeuvre d’Alexis Ségarra dit le contraire.
François Robin
La lumière, c’est la quête absolue de cet artiste, celle que l’on voit et celle qu’il veut nous révéler. Et cette dernière surgit dans le silence du noir. Elle se raconte dans l’espace sidéral dégagé de l’infime pellicule de la surface en la griffant du bout de sa plume vaccinostyle. Il ne s’agit plus de dessin : c’est l’oeuvre d’un sculpteur. Sculpteur de lumière, sculpteur d’invisible, témoin de cette éternité qui habite les choses, passeur de cette musique cosmique qui palpite dans le sombre inconnu de la surface épargnée.
Le sujet est déconcertant : bouquet, fleur séchée, insecte, oiseau… l’atelier de l’artiste en est rempli. Un cabinet de curiosités, étrangement peuplé de choses silencieuses, comme endormies, juste entraperçues dans la pénombre, caressées par la lumière des lampes d’architecte. Tout vibre pourtant, plumes, poils, élytres, feuilles, pétales… animé par un étonnant syncrétisme graphique en perpétuelle évolution.